Femme de lettres espagnole, la comtesse de Pardo Bazán s'est surtout signalée par son œuvre romanesque. Elle fut sans doute en Espagne la plus illustre représentante du naturalisme de Zola, qu'elle tempéra néanmoins par un christianisme à la Tolstoï. Elle défendit par des essais les théories littéraires qu'elle pratiquait, notamment dans La Cuestión palpitante (1883), qui traite des problèmes du naturalisme et du réalisme et lui valut une polémique avec Juan Valera. Ses quarante-trois volumes d'Œuvres complètes contiennent, outre ses romans et ses essais précités, bon nombre d'études critiques concernant la littérature espagnole du XVIII e siècle (notamment Feijóo) ou les écrits de ses contemporains. Elle s'intéressa aussi aux lettres françaises modernes, à certaines figures historiques (saint François d'Assise, l'homme et le thème poétique), ce qui ne l'empêcha pas d'être poète à ses heures et même d'écrire pour le théâtre.
En 1916, elle fut nommée professeur de lettres romanes à l'université de Madrid malgré l'opposition de la totalité du corps enseignant, résolument antiféministe. Elle échoua néanmoins dans ses tentatives d'accéder à l'Académie, encore plus fermée aux femmes. Source : EMILIA PARDO BAZÁN (1852-1921) - Encyclopædia Universalis
Comments