Il est peu d’écrivains italiens contemporains dont la destinée ait été aussi singulière que celle d’Anna Maria. Parfois célébrée comme la plus grande romancière de la péninsule après Elsa Morante, dont elle partagea bien des obsessions et des colères, elle fut périodiquement oubliée, périodiquement redécouverte. Avant l’éclatant succès critique et public de ses derniers livres, qui ne fut peut-être qu’une autre forme de malentendu, elle pouvait légitimement se considérer comme une étrangère dans son propre pays. Étrangère, d’abord, parce que venue d’un Sud pauvre et méprisé, celui des lieux de son enfance et de son adolescence : la Libye et surtout Naples, « Tolède » imaginaire, ville synonyme de misère mais aussi de puissance vitale, que son extrême sensualité ne rend pas moins surréelle. Dans le quartier du port, la jeune fille, cinquième enfant d’une famille partageant une pièce unique, découvrira les œuvres qui la façonneront durablement : les romantiques anglais, Poe et Katherine Mansfield. En 1933, à la mort de son frère Manuel (premier d’une longue suite de deuils), son désir d’écrire se réalisera et Massimo Bontempelli, maître du « réalisme magique », l’aidera quatre ans plus tard à publier un recueil de nouvelles totalement incompris, Angelici dolori (Douleurs angéliques). Source : https://editions-verdier.fr/auteur/anna-maria-ortese/
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